Si l’on peut dire que le contexte politique français est peu riant notamment pour le Premier d’entre nous, les dignitaires chinois ne sont pas à la fête non plus
Lors de leur « troisième plénum » quinquennal, qui s’est tenu du 15 au 18 juillet derniers, les dirigeants chinois n’ont pas eu l’occasion de se montrer très joyeux, si cela est possible !
Lors de celui de 2018, la situation était belle : le secteur immobilier chinois était en plein essor, la confiance des consommateurs et les ventes au détail étaient robustes et l’économie enregistrait une croissance de quelque 7% par an. Six ans plus tard, le tableau n’est plus le même. Rien ne va plus : l’immobilier est en pleine déroute, la consommation intérieure atone et la confiance des Chinois au plus bas.
Alors que cet exercice de style est censé produire une feuille de route vers un avenir radieux par l’élaboration de réformes économiques à long terme, le millésime 2024 a été pauvre en annonces permettant de dissiper la perception de malaise économique régnant en Chine. Indice d’un doute sur un avenir riant du pays, l’ambiguïté exprimée dans le communiqué final du plénum quant à la nécessité de donner la priorité à la croissance a « surpris » les observateurs par un tel aveu public officiel.
Ainsi ceux-ci tablent maintenant sur une croissance chinoise pouvant ralentir jusqu’à atteindre un niveau bas de 4% en 2025-26, avec le secteur immobilier et les exportations faisant face à des vents contraires.
Car les élection américaines de novembre pourraient être un cauchemar pour l’industrie chinoise. La probabilité croissante d’une victoire de Donald. Trump laisse présager des tensions géopolitiques accrues entre Pékin et Washington. En effet, l’ancien président a fait part de son intention d’imposer des tarifs douaniers fixes de 60% sur les importations chinoises, ce qui pourrait affaiblir encore plus des perspectives de croissance déjà faibles D’aucuns avancent que de tels droits de douane pourraient amputer le taux de croissance de la Chine de 1 à 1,5% et faire reculer l’expansion annuelle à 3% en 2025 et 2026.
Mais il n’y a pas que les droits de douane qui pourraient faire trébucher l’économie chinoise. Un embargo accru sur les matériels électroniques nécessaires à la fabrication de puces pèserait lourd sur les entreprises chinoises du secteur.
