L’élection de Donald Trump et sa politique protectionniste, caractérisée par des tarifs douaniers prohibitifs sur les produits chinois, ouvre de nouvelles perspectives pour des pays comme l’Inde. Ainsi, cette dernière peut espérer tirer profit des éventuelles restrictions commerciales visant la Chine pour renforcer son industrie et accroître sa part de marché à l’international.
Dans des régions comme le Gujarat, où l’industrie chimique est florissante, les espoirs sont élevés. Des entreprises telles que Chemexcil anticipent une redirection des commandes américaines, habituellement adressées à la Chine, vers l’Inde. Ces mesures pourraient également entraîner des transferts de technologies et un renforcement de la chaîne d’approvisionnement mondiale en faveur du sous-continent indien. Entre 2020 et 2022, l’Inde a déjà attiré 55 milliards de dollars de capitaux étrangers, surpassant la Chine dans ce domaine.
Cependant, l’Inde doit surmonter plusieurs défis pour transformer cette opportunité en succès durable. Lors du premier mandat de Trump, elle n’avait pas su capitaliser sur les sanctions contre la Chine. Selon Oxford Economics, l’Inde n’avait donc pas réussi à remplacer la Chine sur les marchés mondiaux en raison de faiblesses structurelles, telles qu’une main-d’œuvre peu productive et un modèle économique encore largement agricole. De surcroit l’Inde fait face à une concurrence féroce de ses voisins d’Asie du Sud-Est, notamment le Vietnam et la Thaïlande, qui profitent aussi de leur main-d’œuvre bon marché pour capter des parts de marché. Le Vietnam, par exemple, avait acquis 10 % des parts de marché perdues par la Chine lors des précédentes sanctions américaines.
Malgré ces obstacles, une nouvelle ère protectionniste sous Trump pourrait offrir à l’Inde un moment décisif pour accélérer son industrialisation. La politique de Narendra Modi vise déjà à réduire la dépendance de l’Inde à l’agriculture et à stimuler son industrie, inspirée par des modèles comme celui de Singapour. Si l’Inde parvient à combler ses lacunes en matière de productivité et à exploiter sa main-d’œuvre abondante, elle pourrait répliquer la trajectoire de croissance spectaculaire de la Chine des années 1980. Enfin, bien que cette perspective soit prometteuse, des experts mettent en garde : la stratégie de Trump pourrait cibler l’ensemble des économies asiatiques et non seulement la Chine.
Vivement 2025 !