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2025 : l’année de tous les dangers pour la Chine

Author:
Philippe ISNARD
Published:
October 8, 2024

La volonté affichée des économies occidentales de rapatrier sur leur sol et développer les industries stratégiques change la donne pour la Chine. En conséquence de quoi, la stratégie de croissance chinoise d’exporter ses produits en mal de débouchés du fait de l’atonie de sa demande interne ne reçoit plus le même accueil que par le passé. Comme les États-Unis et l’Europe convoitent les industries stratégiques, il semble peu probable que les deux blocs économiques continuent d’accueillir à bras ouvert les produits chinois à bas coût du fait des aux subventions massives perçues du gouvernement. Danger d’autant plus important si Donald Trump revenait au pouvoir à la Maison Blanche et lance la guerre commerciale qu’il a prévue. Car c’est près de 10% du commerce mondial qui passerait d’un seul coup hors du régime multilatéral tel que défini par l’OMC (Organisation Mondiale du Commerce), entraînant très vraisemblablement un cycle de décisions protectionnistes important.

Du point de vue interne, la situation ne va pas être simple à gérer non plus. La stratégie chinoise consiste à assurer l’autosuffisance technologique et à dominer les industries de demain, par un renforcement des efforts de R&D. Mais le vieillissement démographique, les impacts du changement climatique, les fragilités du système financier et la dépendance aux intrants étrangers dans les secteurs technologiques sont des vulnérabilités importantes. Les fragilités financières ont d’ores et déjà commencé à se traduire par des dizaines de faillites de petites banques, qui conduisent les autorités monétaires et financières chinoises à organiser leur absorption par les grands groupes du secteur bien que ces derniers aient déjà énormément grossi au cours des dernières décennies, au risque aujourd’hui, en cas de difficulté, d’entraîner tous les autres dans leur chute. Les chiffres de l’autorité chinoise de régulation financière concernant la capacité du secteur à absorber des pertes et à faire face à des problèmes de liquidité se veulent rassurants pour le moment.

Le seul vrai point positif pour la Chine est sa position dominante dans le secteur des matières premières critiques, qui s’est établie grâce à la richesse de son sous-sol, son activité de raffinage et sa stratégie internationale, qui a consisté à investir massivement dans plusieurs pays pour sécuriser ses approvisionnements et accroître la dépendance des autres à son égard, comme c’est le cas pour l’Europe.