Une étude du FMI publiée en septembre 2024 analyse la baisse de la productivité aux États-Unis et ses impacts globaux. Selon ce document, depuis 2005, la croissance de la productivité a ralenti, passant de 2,3 % à 1,3 % par an, avec des conséquences économiques massives. Si la productivité avait maintenu son rythme antérieur, les États-Unis auraient produit 11 000 milliards de dollars de plus en biens et services entre 2005 et 2018.
Ce ralentissement s'inscrit dans une tendance générale parmi les économies avancées, notamment en Europe. La productivité est essentielle à l'expansion économique, et sa faiblesse aux États-Unis pourrait affecter les pays en développement, où la croissance est cruciale pour réduire la pauvreté. La cause principale de cette baisse est la diminution de la « destruction créatrice », un concept économique selon lequel l'innovation provient de la création de nouvelles entreprises remplaçant les anciennes et moins productives.
L'un des facteurs clés de ce phénomène est l'essor des grandes entreprises, favorisé par la technologie de l'information. Ces géants dominent de plus en plus leurs secteurs au détriment des petites entreprises. En conséquence, le taux de création de nouvelles entreprises aux États-Unis est passé de 13 % en 1980 à 8 % en 2018. De plus, la taille des entreprises a augmenté, ce qui diminue la concurrence et freine l'innovation.
Le ralentissement de la croissance de la productivité s'explique également par une baisse de la croissance démographique et des changements dans la diffusion des connaissances. Les entreprises de pointe, comme Google et Apple, sont devenues tellement en avance qu'il est difficile pour leurs concurrents de rattraper leur retard. Cela est exacerbé par la montée en puissance des brevets défensifs, qui empêchent les autres entreprises d'accéder aux technologies de pointe.
Ce ralentissement a des répercussions importantes sur le marché du travail. La part des salaires dans l'économie américaine a diminué de 5 % depuis 1980, notamment dans les secteurs où la concentration des grandes entreprises est la plus forte. La capacité des travailleurs à négocier des salaires plus élevés s'est également affaiblie.
En résumé, la baisse de la productivité et du dynamisme des entreprises résulte principalement d'une concentration croissante des grandes entreprises, de la baisse de la création de nouvelles entreprises et de la croissance démographique ralentie. Les solutions potentielles incluraient des politiques d'immigration plus favorables (dommage Donald ! ) et une réglementation plus stricte pour encourager la concurrence. Ces tendances posent des défis majeurs pour les décideurs, car elles ralentissent non seulement la croissance économique mais aussi l'innovation, ce qui pourrait avoir des conséquences profondes à long terme.
