La semaine dernière les taux d'emprunt de la dette française à cinq ans étaient plus élevés que ceux de la Grèce, une situation peu glorieuse pour l’économie qui se veut la 7ème puissance économique mondiale. Mais comme il faut boire le calice jusqu’à la lie, plus encore, les taux d'emprunt français à dix ans sont désormais supérieurs à ceux de l'Espagne.
Cette nervosité des marchés vis-à-vis de l’Etat français s’explique par 2 grands phénomènes. Le premier est bien entendu l’instabilité politique découlant de la dissolution de l'Assemblée nationale par le président Emmanuel Macron et la nomination de Michel Barnier comme Premier ministre et la durée de vie très limitée de son gouvernement anticipée par les marchés financiers. Le second est la montée du déficit public, qui pourrait dépasser les 6 % du PIB en 2024, bien au-delà des 3 % recommandés par le Pacte de stabilité européen. Alors que dans le même temps des pays comme l’Espagne et le Portugal, aidés par une croissance économique plus forte que celle de la France, ont réussi à présenter des performances financières au cours des dernières années en nette amélioration alors que celles de la France se sont fortement dégradées. Mais tous les pays n’ont pas la chance de posséder un Bruno Lemaire.
Pour autant, la France n'a pas de difficulté à se financer sur les marchés financiers. Et l’on peut anticiper que cette situation est temporaire et que les taux devraient redescendre à des niveaux plus en adéquation avec le rang de l’économie française. Mais il s’agit bien là d’interpréter la situation comme une mise en garde de la part des marchés qui attendent des mesures correctrices permettant de réinstaurer un climat de confiance.
