Une étude de l’AMF sur le financement participatif immobilier en France met en lumière un secteur en pleine mutation. Ce marché, qui a collecté 4,4 milliards d’euros entre 2017 et 2023, a bénéficié de rendements attractifs et d’un accès facilité pour les investisseurs. Cependant, après un pic en 2022 (1,289 milliards d’euros), les collectes ont baissé de 20% en 2023, en raison de la hausse des taux d’intérêt, de l’inflation et de la crise immobilière.
Les projets financés se répartissent principalement entre les opérations de marchands de biens (60% en 2023) et de promotion immobilière (33,5%). Les projets de marchands de biens, plus rapides et moins complexes, gagnent en popularité face aux défis croissants du secteur de la promotion immobilière. La maturité moyenne des projets reste autour de deux ans, mais la prédominance des paiements in fine, concentrant capital et intérêts à l’échéance, accroît les risques de liquidité pour les investisseurs.
Les retards de paiement concernent environ 30 % des projets en cours, reflétant des difficultés économiques et structurelles. Les taux de retard ont augmenté pour les projets financés en 2020 (20,1%) et 2021 (36,9%), et les investisseurs font face à des immobilisations prolongées de leur capital.
Malgré des rendements contractuels moyens atteignant 10,7 % en 2024, la prime de risque a diminué, ce qui interroge sur l’adéquation entre risques et rendements. Par ailleurs, l’AMF critique la communication optimiste de certaines plateformes, qui sous-estiment les risques et ne reflètent pas toujours les retards ou pertes potentiels.