Donald Trump a les moyens d’influer sur l’économie et les marchés financiers américains. C’est d’ailleurs la raison principale pour laquelle les électeurs américains l’ont porté au pouvoir pour ce second mandat.
Et quoi que l’on dise, quelques jours seulement après l’élection et dix semaines avant l’entrée en fonction de la nouvelle administration Trump non encore nommée, l’Europe, l’Asie et le Moyen-Orient en ressentent déjà les premiers effets.
Le programme électoral « America First »s’appuie sur la déréglementation des secteurs clés ou non, la baisse des impôts tant pour les personnes que pour les sociétés et l’introduction des droits de douane. Cette dernière menace pourrait devenir un outil transactionnel majeur de la politique étrangère des États- Unis.
Sur le plan intérieur, ces politiques devraient se traduire par une augmentation de la croissance nominale américaine, de l’inflation et des taux d’intérêt. Ces éléments de politique intérieure américaine auront une conséquence directe sur les relations internationales dans le sens où les autres pays n’auront d’autres choix que de réagir et modifier leurs propres politiques. Avec ce repli sur soi, les États-Unis se recentreront vers les mesures économiques intérieures et reverront à la baisse leurs intérêts et leurs ambitions à l’étranger. Le paradigme de l’après-guerre froide d’un réseau mondialisé et mutuellement interconnecté de blocs commerciaux, de régions et d’États-nations ne peut que se fracturer davantage.
Aux États-Unis, la forte croissance nominale et une résurgence de l’inflation obligeront la Réserve fédérale à procéder à moins de baisses des taux d’intérêt que les marchés ne le prévoyaient en amont de l’élection présidentielle. Une croissance renforcée, conjuguée aux réductions d’impôts et à la déréglementation, confère aux actions américaines offre un potentiel haussier. Dans le même temps, les obligations souveraines semblent moins intéressantes. Le dollar américain devrait rester bien soutenu à court terme, dans la mesure où les différentiels de taux d’intérêt entre les États- Unis et les autres régions du monde semblent voués à demeurer supérieurs aux attentes. Le dollar devrait également bénéficier d’un afflux de capitaux vers les actifs américains.
Il est essentiel pour les investisseurs de se positionner du bon côté de ces tendances et d’éviter les actifs exposés aux risques géopolitiques. Ainsi, les investisseurs doivent se préparer à des turbulences, tant aux États-Unis que dans le reste du monde. L’Europe devrait connaître un moment charnière, partant du principe que ses dirigeants n’auront d’autres choix que de s’adapter à la nouvelle donne mondiale. En Chine, une recapitalisation des banques et des mesures de relance portées par le gouvernement central devraient être annoncées en décembre, dès lors que les autorités auront calibré leurs réponses à de nouveaux chocs potentiels en 2025.
Cela signifie qu’il faut privilégier les actifs liquides à faible risque dans des marchés fondés sur l’État de droit. Concrètement, une telle approche inclut les actifs américains, suisses et européens. Les marchés émergents et les classes d’actifs qui y sont liées deviennent de facto moins attrayants.
Un épisode à suivre sur les 4 prochaines années.