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Verdissons, verdissons

Author:
Philippe ISNARD
Published:
November 14, 2024

Petit point sur la loi La "Loi Industrie Verte" de 2023 qui visait à orienter une part significative de l'épargne des Français, estimée à plus de 6 000 milliards d'euros, vers des investissements à long terme pour soutenir la transition énergétique et la réindustrialisation de l'économie française en cette fin 2024 .


Poussivement le Plan d’Épargne Avenir Climat (PEAC) a vu le jour, outil d’épargne créé pour les jeunes, afin de favoriser une épargne verte dès le plus jeune âge, en supprimant l’accès au PER pour ceux-ci. Ce dispositif intègre des titres financiers orientés vers des projets de transition écologique.


Désormais, il est imposé aux gestionnaires de contrats d’assurance-vie d’intégrer une part d'actifs non cotés dans les profils de gestion pilotée à hauteur de 4% pour les profils dits Équilibrés et 8% pour les profils dits Dynamiques. Les produits Retraite, comme le Plan d'Épargne Retraite (PER), voient également leurs quotas d’investissement en actifs non cotés augmenter pouvant aller jusqu’à 15% pour les horizons les plus lointains et profils les plus dynamiques.


Le Plan d’Épargne en Actions (PEA) est également impacté en permettant l’inclusion des Fonds d'Investissement Alternatifs (FIA) labellisés ELTIF, qui sont axés sur le financement de projets à long terme et d'entreprises non cotées, renforçant ainsi l'accès des épargnants au capital-investissement.


Mais comme le législateur est un coquin, il demande en parallèle que soit mis un accent fort sur la protection et l’information des épargnants. La loi exige des conseillers financiers de fournir un accompagnement plus poussé, pour que les épargnants comprennent les produits et risques associés. Cette éducation financière vise à démystifier le capital-investissement, un domaine encore peu connu du grand public, malgré son potentiel pour des rendements supérieurs et plus stables. Chose comique lorsque l’on sait que pour les PER, la loi « propose » les profils de gestion pilotée comme orientation fléchée de base (que l’épargnant doit refuser expressément pour s’en exclure) et que les conseillers sont  bien en peine de savoir quelles solutions de placements non cotés sont inclus dans les dits profils pilotés  pour lesquels les ingrédients de la recette sont bien gardés secret par les gestionnaires des dits profils pilotés !

En cela la France tente de copier les États-Unis où près de 20 % de l’épargne des Américains est investie dans cette classe d’actifs par le biais des systèmes de retraite notamment. La France en est loin avec un petit 2% en 2023 faisant pourtant de la France le premier pays européen en matière de private-equity !